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Document 1
Le mur de Berlin symbolise pendant près de trente ans la guerre froide. Il marque à lui seul la séparation entre les deux pôles ennemis : le bloc américain à l'Ouest et le bloc soviétique à l'Est. Le 9 novembre 1989, « le mur de la honte », rendu inutile après l'ouverture de la frontière entre les deux Allemagne, est détruit. Il entraîne alors la fin du monde bipolaire et l'effondrement du communisme.
Documents 2 et 3
La chute du mur de Berlin entraîne des bouleversements considérables dans les pays de l'Europe de l'Est. Les conséquences politiques sont la chute des dictatures communistes au profit des régimes démocratiques avec des élections libres. Ces pays s'ouvrent à l'économie de marché et entrent dans l'Union européenne : « L'Union européenne a ouvert grandes ses portes vers l'Europe de l'est et l'Europe centrale. » Grâce aux aides financières de l'UE, les ex-pays communistes qui avaient un retard économique important voient leur niveau de vie augmenter.
Document 3
La carte de l'Europe de l'Est est modifiée : l'éclatement de l'URSS donne naissance à 15 nouveaux États. En Yougoslavie, appelée « la poudrière des Balkans », les peuples ont accédé à leur indépendance à la suite de guerres meurtrières. Six nouveaux États voient ainsi le jour. La Tchécoslovaquie se scinde en deux à la suite d'un référendum. À l'inverse, la RDA absorbe la RFA le 3 octobre 1990 : c'est la réunification de l'Allemagne.
Paragraphe argumenté
L'Allemagne a été au cœur de la guerre froide, et le mur de Berlin, le symbole du monde bipolaire. Aussi, quand il tombe, en novembre 1989, il entraîne des changements considérables dans toute l'Europe. En quoi la chute du mur de Berlin modifie-t-elle la carte de l'Europe et marque-t-elle le retour à la démocratie des pays de l'Europe de l'Est ? La chute du mur de Berlin est le symbole des bouleversements liés à l'effondrement du communisme en URSS. En URSS, l'arrivée au pouvoir de M. Gorbatchev en 1985 rend possible les changements dans le bloc soviétique. En juin 1989, en Pologne et en Hongrie, des élections libres sont organisées et les communistes perdent le pouvoir sans que l'URSS ne réagisse. En novembre 1989, les Berlinois détruisent le mur qui séparait les deux secteurs de Berlin. L'Allemagne est alors réunifiée en 1990 par l'absorption de la RDA par la RFA. La Tchécoslovaquie, quant à elle, se scinde en deux par référendum ; la Yougoslavie à l'issue de guerres meurtrières donne naissance à six États indépendants. Avec le retour à la démocratie, les revendications des nationalités de l'URSS, longtemps étouffées, renaissent. En 1991, les 15 républiques composant l'URSS proclament leur indépendance : l'URSS n'existe plus. Après avoir abandonné le communisme, les pays d'Europe de l'Est et de l'ancienne URSS entrent dans une période difficile de transition vers la démocratie et l'économie de marché. Aussi, certains pays deviennent candidats à une adhésion à l'Union européenne. C'est seulement en 2004 et en 2007 que l'UE s'élargit à 12 nouveaux États presque tous issus de l'ancienne Europe communiste. Mais les nouveaux adhérents sont pauvres ; ils reçoivent des aides financières de l'UE, mais elles sont plafonnées pour éviter des dépenses considérables. Depuis la chute du mur de Berlin et l'effondrement du communisme, le nouveau défi en Europe est de réussir l'adhésion à l'Union de ces États de l'ancien bloc soviétique.
Source assistancescolaire
Les démocraties populaires
Entre 1945 et 1948, les pays d'Europe centrale sont intégrés, de force pour la plupart, à la sphère d'influence de l'URSS : ils doivent adopter le modèle de société communiste en vigueur à Moscou. Cette situation s'est prolongée durant toute la guerre froide, jusqu'en 1989 : on parle alors des « pays de l'Est », car ces pays appartiennent au bloc oriental ; ils sont séparés de l'Europe occidentale par le rideau de fer. On utilise aussi pour les désigner l'expression de « démocraties populaires », leur régime se présentant comme une alternative à la démocratie occidentale.
Cependant toutes les démocraties populaires sont emportées en quelques mois, en 1989-1990, non par une confrontation armée avec l'Occident, mais par les conséquences de leurs propres faiblesses.
1. Comment sont nées les démocraties populaires ?
• Ce n'est pas la force des traditions communistes locales qui explique la naissance des démocraties populaires en Europe centrale : dans ces pays très majoritairement paysans, les communistes ne représentent, avant-guerre, que de minuscules minorités (sauf en Tchécoslovaquie).
• Dans les pays des Balkans occidentaux (Yougoslavie et Albanie), cependant, les partis communistes locaux ont acquis une grande popularité durant la guerre en incarnant la résistance aux nazis. Après avoir éliminé les autres résistants avec une grande brutalité, ils réussissent ainsi à prendre le pouvoir, en 1945, sans aide extérieure.
• Dans le reste de l'Europe centrale, la naissance des démocraties populaires ne s'explique que par la pression de l'Armée rouge, qui a chassé les Allemands de ces régions en 1944-1945. Le processus de prise de pouvoir par les communistes dure entre un et trois ans selon les pays : en Pologne, les non-communistes sont éliminés dès 1946 ; la Tchécoslovaquie, elle, devient une démocratie populaire en février 1948, à la faveur d'un coup d'État, le « coup de Prague ».
Remarque
À l'époque de la guerre froide, les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) ne sont pas des démocraties populaires mais des régions de l'URSS, qui les a annexées en 1940.
2. Selon quels principes les démocraties populaires sont-elles organisées ?
• La population est encadrée par des partis communistes, qui sont censés représenter « l'avant-garde du peuple ». Les institutions partisanes ont plus de pouvoir que celles de l'État, avec lesquelles elles se confondent en partie. Théoriquement, leur action vise à rendre l'ensemble de la population communiste, à forger un « homme nouveau » sur le modèle imaginé par Lénine : les démocraties populaires sont donc des régimes totalitaires.
Après la mort de Staline, les partis communistes se contentent d'exiger l'obéissance : on parle alors plutôt de régimes autoritaires.
• L'économie est régie selon le principe collectiviste, c'est-à-dire que la propriété privée a pratiquement disparu. La production est entièrement gérée par l'État par le biais d'une planification autoritaire : l'État indique à chaque entreprise ce qu'elle doit produire. Les transports et le commerce sont également étatisés.
Par ailleurs, le bloc de l'Est fonctionne comme un ensemble dans le cadre du COMECON, chaque pays étant spécialisé dans un certain type de production : ainsi l'économie de la Pologne accorde une large place à l'industrie lourde, tandis que celle de la Bulgarie est à dominante agricole.
3. Peut-on qualifier les régimes communistes d'Europe centrale de « démocraties » ?
• Eux-mêmes se baptisent « démocraties populaires ». Ils prétendent agir pour le bien du peuple, dans le but d'assurer l'égalité entre les hommes et de mettre fin à l'oppression et à l'injustice capitaliste. Ils se parent d'une façade démocratique, en organisant notamment des élections.
• En réalité, il est impossible de les appeler « démocraties » au sens actuel de ce mot. Ils ne respectent aucun des droits fondamentaux de l'homme : ainsi les grèves sont interdites ; les seules associations tolérées sont celles que l'État encadre ; seuls les candidats officiels (généralement communistes) peuvent se présenter aux élections. Les religions sont fortement réprimées, l'homosexualité est punie de lourdes peines. Il est pratiquement impossible de se rendre en Occident. Enfin le communisme n'assure pas l'égalité : les dirigeants et leurs proches (la nomenklatura) accumulent les privilèges.
• La répression est extrêmement brutale dans les années 1950, avec notamment une série de procès staliniens qui aboutissent à la condamnation à mort de certains dirigeants ; en 1956, la reprise en mains de la Hongrie par l'Armée rouge fait des milliers de morts. Après 1956, le niveau de répression diminue peu à peu, mais les régimes demeurent dictatoriaux jusqu'au bout.
4. La situation est-elle la même dans toute l'Europe centrale ?
• Non. Certains pays sont mieux tenus en mains que d'autres par l'URSS : la RDA, par exemple, n'a presque aucune marge de manœuvre, avec des centaines de milliers de militaires soviétiques sur son sol. En revanche, la Yougoslavie de Tito, à partir de 1948 puis l'Albanie, en 1960, parviennent à reprendre leur indépendance par rapport à l'URSS, sans pour autant abandonner le communisme.
• D'un point de vue économique, il demeure un secteur privé assez important dans certains pays, par exemple l'agriculture en Pologne ; en revanche, en Albanie, il a tout à fait disparu.
• Les niveaux de répression varient non seulement selon les pays mais aussi selon les périodes : dans les années 1960, il vaut mieux vivre en Hongrie qu'en Albanie.
5. Les populations ne tentent-elles pas de résister ?
• Malgré la répression, il y a des révoltes dans de nombreux pays :
en RDA, en 1953, un soulèvement d'ouvriers à Berlin-Est ;
en Hongrie en 1956, une révolution du peuple tout entier, qui est écrasée dans le sang par l'Armée rouge ;
en Pologne, de graves troubles ouvriers en 1956, 1970 et 1976-1981 ; il faut un coup d'État de l'armée polonaise, en 1981, pour reprendre le pays en mains ;
en Tchécoslovaquie en 1968, une révolution non-violente, le « printemps de Prague », que les armées du Pacte de Varsovie étouffent en occupant le pays.
• Il existe aussi toute une résistance souterraine contre l'idéologie communiste. En Pologne, l'Église catholique, demeurée très puissante, joue un rôle majeur dans cette lutte. Dans les différentes démocraties populaires, les intellectuels expriment leur opposition : on les appelle les « dissidents ». Toutes ces entreprises de résistance n'ont cependant aucun succès jusqu'à laperestroïka.
6. Qu'est-ce qui explique la chute des démocraties populaires ?
• Le modèle économique communiste perd rapidement toute efficacité et se révèle impossible à réformer : la pénurie règne, les populations s'appauvrissent (par exemple en Roumanie) ou s'enrichissent beaucoup moins vite qu'en Occident.
• Les Européens des démocraties populaires sont désireux de liberté et d'égalité réelle. Ils ne supportent plus de vivre en état d'occupation militaire, d'être opprimés par la Russie (sous le nom d'URSS) et maintenus de force à distance de l'Occident et de la construction européenne. Les nationalismes, que le communisme a voulu faire disparaître, connaissent une spectaculaire renaissance.
• Mais rien n'aurait été possible sans l'arrivée au pouvoir à Moscou de Gorbatchev, qui met fin à la répression violente. Dans ces conditions, comme les régimes communistes n'ont aucun soutien, ils s'effondrent en moins d'un an, en 1989-1990, sans effusion de sang, sauf en Roumanie et en Yougoslavie. Le symbole de cet effondrement est la chute du mur de Berlin, en novembre 1989.
Piste de réflexion
Depuis 1989, la plupart des anciennes démocraties populaires sont entrées dans l'OTAN ou dans l'Union européenne, leurs économies se sont libéralisées. Personne dans cette région d'Europe ne regrette le passé communiste. Il demeure des partis que l'on appelle parfois ex-communistes, mais ils refusent cette appellation et se réclament de la démocratie à l'occidentale.
Cependant les traces de la période des démocraties populaires sont nombreuses et seront longues à disparaître : usines staliniennes en ruine, désastre écologique, pauvreté, retard culturel dû à l'isolement imposé