Bonsoir ! J'ai une analyse critique de document à faire en Histoire, niveau terminale Littéraire.
Est-ce que quelqu'un voudrais bien lire ma problématique
J'ai peur d'être trop général...
Merci beaucoup à vous !!
Sujet : A l'aide de l'extrait et de vos connaissance, montrez que les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale ont longtemps été l'objet de polémique en France et le rôle joué par les autorités Françaises dans cette situation
Ma problématique : Pourquoi les mémoires de la seconde guerre mondiale ont-elles été l'objet de polémique et le rôle des autorités Françaises pendant celle-ci ?
Mon plan :
I- Définir la mémoire
II- Pourquoi les mémoires ont-elles été l'objet de polémique
III- Le rôle des autorités Françaises durant celle-ci
Voici le texte en question...
Ce film, vous ne le verrez pas sur le petit écran auquel il
était destiné. On tient en haut lieu les Français
incapables de se regarder dans une glace, tels qu'ils
furent, tels qu'ils se dépeignent eux-mêmes, tels qu'ils
se jugent.
Tout le monde le sait mais il ne faut pas le dire. Le
manteau d'Hermine que Charles de Gaulle a jeté sur les
guenilles de la France doit à jamais dissimuler qu'elle
avait perdu non seulement la guerre, ce qui n'est rien,
mais l'honneur. Et, que prise en bloc, elle s'en
arrangeait bien.
Le premier choc est dur. Pour peu qu'on ait eu plus de
quinze ans en 1940, on en suffoque. Pleurer
soulagerait. Mais on ne pleure pas. On rage.
La foule, fervente, agitant des petits drapeaux,
acclamant un vieux soldat, parce qu' « en France, ça
finit toujours par un militaire » dit cruellement un anglais.
Maurice Chevalier chantant : « ça sent si bon la
France… » En 41. En 42. Pendant que le général
Huntziger demandait aux allemands « si nos deux pays
ne pouvaient pas aller plus loin sur le plan de la
collaboration militaire ». Il ne fallait pas avoir l'odorat
sensible. La brochette de vedettes de l'écran partant
joyeusement visiter les studios de Berlin, de Vienne, de
Munich… Le Dr Goebbels les accueillera. Hitler devant
la tout Eiffel, devant l'Opéra, montant les marches de la
Madeleine, et, sur son passage, les agents de police
saluant spontanément. Spontanément.
Tant et tant d'images qui font mal, de discours
chevrotants, de proclamations ignobles ou imbéciles,
que l'on croyait oubliés, que nous étions nombreux à
avoir volontairement enfouis, pour toujours, dans le
sable de la mémoire parce que la vie, ce n'est jamais
hier, c'est aujourd'hui.
Oui, le premier choc est dur. Il faut savoir que, au-delà
de 40 ans, personne ne peut voir Le Chagrin et la Pitié
innocemment. Sans retrouver le goût amer de sa propre
lâcheté, si l'on fut de la majorité, soit le tremblement de
la fureur, si l'on fut des autres
Françoise Giroud, L'Express, 3 mai 1971