Bonsoir
Deux choses à souligner dans la première question : d'une part, Fernand Léger est un des peintres qui appartient au mouvement cubiste (si tu ne l'as pas déjà fait, va voir un peu sur Wikipedia pour en savoir plus sur F. Léger et sur le cubisme). La manière dont il peint son sujet est donc conforme à cette esthétique cubiste. D'autre part, il exprime grâce au cubisme à quel point les hommes et les choses ont été défigurés par la guerre, déconstruits en quelque sorte. Tout cela, d'une certaine façon, tu le dit dans ta réponse, mais peut-être pas tout-à-fait assez clairement. Le moment où les poilus pouvaient jouer aux cartes, sur une table (!), c'était dans les moments de repos à l'arrière de la tranchée. On peut aussi les imaginer avec leurs "gueules cassées" - comme on disait, à l'époque - à l'hôpital.
Question 3. : La guerre a été une guerre totale, mobilisant aussi l'arrière et tournant toute l'économie vers les productions de guerre. La propagande et le "bourrage de crâne" (autre terme de l'époque) imprégnaient les esprits. Le tableau de F. Léger est une manière de faire apparaître la réalité de la guerre et de ses conséquences. Sur le travail des femmes : il s'est effectivement amplifié considérablement pendant la guerre, notamment en ouvrant aux femmes des métiers (comme ouvrier mécanicien) qui étaient jusque là des métiers masculins.
Essaie de réécrire ta phrase sur le retour de l'ordre : on pourrait croire que le "retour à l'ordre", selon toi, c'est le retour des femmes à la maison ! De fait, les soldats ont dû à leur retour retrouver du travail et les économies se reconvertir à des productions du temps de paix, ce qui a entraîné une brève crise. La société a dû aussi faire avec le manque de centaines de milliers de pertes humaines (morts mais aussi estropiés, amputés, etc) et les survivants ont dû apprendre à vivre avec les souvenirs des atrocités vécues pendant la guerre...